Le Retour à Paris
Jeune bachelier en Latin et Grec, Eugène Canseliet se retrouve à Sarcelles chez ses parents qu'il n'a pas vu depuis longtemps. Il touve fin Janvier 1919 un poste de répétiteur au Lycée rue Joseph Guerbigny à Villers-le-bel. Le soir il est surveillant répétiteur au pensionnat.
Il se rend tous les week-ends chez Fulcanelli qui va l'introduire auprès de quelques uns de ses amis. Ainsi Fulcanelli reçoit parfois Eugène Canseliet chez les De Lesseps - Avenue Montaigne - lorsqu'il ne le reçoit pas directement chez lui. Eugène est également introduit auprès de quelques salons littéraires de l'époque au détour desquels il rencontre, avec Fulcanelli, Raymond Roussel ou encore Irène Hillel Erlanger. L'apprentissage auprès de Fulcanelli se poursuit donc et à sa lecture et aux interprétations symboliques s'ajoute l'observation au laboratoire de son maître qui lui laisse assister à différentes opérations qu'il réalise régulièrement.
Chez les De Lesseps, Eugène Canseliet retrouvera également Jean-Julien Champagne avec qui il finira de sympatiser. En apprenant que Eugène travaille à Villiers-le-Bel, Jean-Julien exprimera son grand étonnement car sa mère habite dans cette petite ville et il y a eu lui-même un petit laboratoire qu'elle avait installé pour lui dans sa maison. Par la suite Jean-Julien rendra de temps en temps visite à Eugène et ils se retrouveront chez la mère de celui-ci, au quartier des Charmettes, pour y boire une collation et se parler plus librement.
Eugène qui a alors 19 ans a l'habitude de flaner sur les quais pour se constituer une collection d'ouvrages alchimiques. En effet, c'est le long des quais de Seine, en remontant le Boulevard St Michel que de nombreuses échopes revendent à prix intéressant des livres parfois rares ou des manuscrits inédits. Grâce à Jean-Julien, Eugène rencontre également les plus grands libraires de l'ésotérisme Parisien de l'époque (les frères Chamuels, La Librairie du Merveilleux de pierre Dujols...). Ainsi peu à peu il prend contact avec le milieu ésotérique et alchimique Parisien.
Eugène Canseliet dira par la suite que cette période d'insoussiance fut sans doute l'une des plus belles de sa vie : La guerre est maintenant finie et il est retourné chez les siens, il peut suivre l'enseignement de Fulcanelli dans l'intimité du maître, il se fait peu à peu une belle bibliothèque en acquérant les grands classiques de l'alchimie et parfois quelques rares exemplaires, il rencontre des individus étonnants et extraordinaires pour le milieu de l'époque... De plus grâce à son activité au pensionnat rue Joseph Guerbigny il est nourrit et logé et touche en plus une petite paie qui lui permet de vivre convenablement... Cette première partie de l'année 1919 sera sans doute la période qui lui donnera les meilleurs souvenirs !