Le Particulier de Blaise de Vigenère
Dans notre précédant article nous avons mentionné qu'Eugène Canseliet a mis à profit le peu de temps qu'il avait pour expérimenter le Particulier de Blaise de Vigenère.
Les particuliers sont des procédés Alchimiques qui permettent d'obtenir de l'or et de l'argent. Très souvent cette branche de l'alchimie est nommée 'Archimie' par les anciens philosophes car elle ne se limite qu'à une part très restreinte de ce qu'est vraiment l'alchimie. Aussi l'Archimie n'est que l'étude et la mise en application de principes Chimiques ou Alchimiques dans le seul but de faire des métaux précieux. L'Alchimie consiste au contraire à la recherche des principes philosophiques (Soufre, Sel et Mercure) dans le but de faire le 'Grand Oeuvre' et d'obtenir la Pierre Philosophale.
Le Particulier de Blaise de Vigenère est décrit comme suit dans le Traité du Feu et du Sel du même auteur :
Ce procédé consiste donc à prendre du plomb de coupelle, à le mettre en état de surfusion et à faire croître en son intérieur de l'or et de l'argent.
Fulcanelli nous précise à propos de Blaise de Vigenère dans les "Demeures Philosophales " :
" Parmi les archimistes ayant utilisé l’or pour l’augmenter, à l’aide de formules qui les conduisirent au succès, nous citerons le prêtre vénitien Pantheus ; Naxagoras, auteur de l’Alchymia denudata (1715) ; de Locques ; Duclos ; Bernard de Labadye ; Joseph du Chesne, baron de Morancé, médecin ordinaire du roi Henri IV ; Blaise de Vigenère ; Bardin, du Havre (1638) Mlle de Martin-ville (1610) ; Yardley, inventeur anglais d’un procédé transmis à M. Garden, gantier à Londres, en 1716, puis communiqué par M. Ferdinand Hockley au docteur Sigismond Bacstrom, et qui fit l’objet d’une lettre de celui-ci à M. L. Sand, en 1804 ; enfin, le pieux philanthrope saint Vincent de Paul, fondateur des Pères de la Mission (1625), de la congrégation des Soeurs de la Charité (1634), etc."
(DP - T1, p 202 - 203)
Eugène Canseliet nous apporte les informations complémentaires suivantes dans sa seconde préface au "Mystère des Cathédrales" de Fulcanelli :
" Blaise de Vigenère et Naxagoras, par exemple, se sont étendus sur l’opportunité d’une longue coction préalable. Car s’il est vrai que le plomb commun est mort, - parce qu’il a souffert la réduction, et qu’une grande flamme, dit Basile Valentin, dévore un petit feu, - il n’est pas moins réel que le méme métal patiemment nourri de substance ignée, se réanimera, reprendra peu à peu son activité abolie et, de masse chimique inerte, deviendra corps philosophique vivant."